
❈ La blessure de l’abandon porte le masque du dépendant ❈
Abandonner quelqu'un, c'est le quitter, le laisser, ne plus vouloir s'en occuper. Plusieurs personnes confondent le rejet et l'abandon. Regardons ensemble la différence.
Si dans un couple par exemple, l'un des partenaires décide de rejeter l'autre, il le repousse pour ne plus l'avoir à ses côtés. Si en revanche, il décide de l'abandonner, il le quitte. Il s'en va pour s'en éloigner temporairement ou définitivement.
La blessure vécue dans le cadre de l'abandon se situe d'avantage au niveau du "avoir" et du "faire" plutôt qu'au niveau du "être", comme c'est le cas dans la blessure du rejet. Voici quelques exemples : un petit enfant peut se sentir abandonné si sa mère se trouve tout à coup très occupée avec un nouveau bébé, si ses parents partent au travail tous les jours et ont très peu de temps pour lui, lorsqu'il est amené à l'hôpital et qu'on doit le laisser là-bas, lorsque ses parents le mettent en garde même si c'est chez ses grands-parents. La blessure de l'abandon est souvent vécue avec le parent du sexe opposé.
Cependant, très souvent, une personne qui vit l'abandon vit aussi le rejet. Ceux qui souffrent d'abandon ne se sentent pas assez nourris affectivement. Le manque de nourriture physique peut aussi créer la blessure d'abandon qui commence habituellement avant l'âge de 2 ans.
Le masque que l'humain se créé pour se cacher de sa blessure est celui de dépendant. Ce masque est caractérisé par un corps qui manque de tonus. Un corps longiforme, mince et qui s'affaisse indique une blessure d'abandon plus importante. Le système musculaire est sous développé et semble ne pas tenir le corps droit, tout comme s'il avait besoin d'aide. Le corps exprime exactement ce qui se passe à l'intérieur d'une personne.
Le dépendant croit qu'il ne peut arriver à rien tout seul et qu'il a besoin de quelqu'un d'autre pour le supporter. Son corps reflète ce besoin de soutien. De grands yeux tristes expliquent aussi la blessure d'abandon. Ce sont des yeux qui semblent attirer l'autre part le regard. Les jambes sont faibles. On a souvent l'impression que les bras sont trop longs et pendent le long du corps.
Lorsqu'une partie du corps semble tomber plus bas que la norme, c'est aussi une caractéristique du masque de dépendant. Il peut aussi avoir le dos courbé comme si sa colonne ne pouvait le supporter complétement. Certaines parties du corps peuvent être tombantes ou flasques comme les épaules, les seins, les fesses, les joues, le ventre, le scrotum chez les hommes, etc…
Comme tu peux le voir, la caractéristique la plus frappante chez le dépendant est le manque de tonus des chairs. Dès que tu vois une partie du corps qui est molle, tu peux en déduire que la personne porte le masque du dépendant pour cacher sa blessure d'abandon.
Le dépendant est celui des cinq différents types qui est le plus apte à devenir victime. Il y a de fortes chances que l'un de ses parents ou même les deux, soit aussi victime(s). Une victime, c'est une personne qui créé dans sa vie des difficultés de toutes sortes, surtout des problèmes de santé pour attirer l'attention. C'est une personne qui dramatise beaucoup. Le moindre petit accident prend des proportions gigantesques.
La forme d'aide dont le dépendant a le plus besoin est le soutien des autres. Qu'il soit ou non dans la difficulté à prendre des décisions par lui-même, le dépendant demande généralement l'opinion et l'approbation des autres afin de se décider. Il a besoin de se sentir soutenu, supporté dans ses décisions.
Le dépendant peut passer pour paresseux car il n'aime pas faire des activités ou du travail physique seul. Il a besoin de la présence de quelqu'un d'autre pour le supporter. Lorsqu'il fait quelque chose pour une personne, ce sera avec l'attente d'un retour d'affection. La personne dépendante qui est dans sa partie victime, a tendance à avoir, surtout chez la femme, une petite voix d'enfant et à poser beaucoup de questions. Cela se voit lorsqu'elle demande de l'aide, elle a beaucoup de difficulté à accepter un refus et a tendance à insister.
La solitude est la plus grande peur du dépendant. Il est convaincu de ne pas pouvoir la gérer, c'est pourquoi il s'accroche aux autres et fait tout pour obtenir de l'attention. Il est prêt à faire de multiples pirouettes pour être aimé afin qu'on ne le laisse pas. Il est capable d'endurer des situations difficiles avant d'y mettre fin. La personne dépendante est celle qui a la capacité à ne pas voir le problème. Dans son couple, elle préfère croire que tout va bien lorsqu'elle croit être abandonnée. Lorsque le dépendant se sent abandonné, il croit qu'il n'est pas assez important pour mériter l'attention de l'autre.
Ce genre de personne rencontre aussi des difficultés à quitter un endroit ou à laisser une situation même si le lieu où elle va lui semble agréable. Elle est triste à l'idée de partir. L'émotion la plus intense chez le dépendant est la tristesse. Il la ressent au plus profond de lui sans comprendre ni expliquer d'où elle vient. Pour ne pas la sentir, il recherche la présence des autres. Il a aussi peur de toute forme d'autorité. Il s'imagine que quelqu'un qui utilise une voix ou affiche un air autoritaire ne voudra pas s'occuper de lui.
La personne dépendante pleure facilement surtout lorsqu'elle parle de ses problèmes ou de ses épreuves. Dans ses pleurs, on peut sentir qu'elle accuse les autres de la laisser tomber, que c'est de là que surviennent tous ses problèmes et ses maladies. Elle accuse même Dieu de l'abandonner.
En consultation privée, le dépendant est le plus apte à faire du transfert avec son thérapeute. Il recherche en effet le support non reçu d'un parent ou d'un conjoint chez son thérapeute.
Dans sa vie sexuelle, il a le même comportement. Il utilise souvent le sexe pour accrocher l'autre. En ce qui concerne les maladies, le dépendant se voit comme un enfant malade, faible.
Voici différentes maladies qui peuvent être développées chez les personnes souffrant de la blessure d'abandon : l'asthme, les problèmes de bronche car elles ont un lien métaphysique sur la famille. A cause de sa partie psychique, de sa partie fusionnelle, le dépendant peut s'attirer des problèmes au niveau du pancréas, peut provoquer de l'hypoglycémie et du diabète ainsi que des problèmes aux glandes surrénales. La myopie est aussi très présente chez lui. Elle représente la difficulté à voir plus loin. On peut le relier à la peur de l'avenir et surtout à la peur de faire face à l'avenir seul.
Le dépendant qui alimente beaucoup sa partie victime peut en arriver à souffrir d'hystérie. Certains finissent même par souffrir de dépression quand la blessure fait trop mal et qu'ils perçoivent leur impuissance à se sentir aimer comme ils le désireraient.
La personne dépendante souffre de migraine parce qu'elle s'empêche d'être elle-même. De plus, c'est elle qui se retrouve le plus souvent avec des maladies rares qui demandent de l'attention particulière ou bien des maladies dites incurables.
Si tu te vois dans la blessure de l'abandon, je te rappelle que cette blessure a été réactivée par ton parent du sexe opposé et continue à l'être par tout autre personne du sexe opposé. Il est donc tout à fait humain d'en vouloir à ses parents ou aux autres personnes. Tant que l'on continue à en vouloir à un parent, même inconsciemment, nos relations avec toutes les autres personnes du même sexe que ce parent seront difficiles.
Souviens-toi que la principale cause d'une blessure chez qui que ce soit vient de son incapacité à se pardonner de ce qu'elle fait à elle-même ou de ce qu'elle a fait subir aux autres. Il lui est difficile de se pardonner car en général elle ne s'aperçoit même pas qu'elle s'en veut. Nous reprochons souvent aux autres tous ce que nous nous faisons nous-mêmes et ne voulons pas voir.
N'oublie pas que les caractéristiques et comportements décrits dans ce chapitre sont présents seulement si cette personne souffrant d'abandon décide de porter son masque de dépendant, croyant ainsi ne plus souffrir d'abandon.
